Le 28 février dernier, 20 organismes ont participé à un premier atelier d’échange sur l’ambitieux schéma de transformation sociale (STS) présenté par AlterGo lors de l’assemblée annuelle des membres en novembre 2017. L’objectif ultime du STS, présenté aux pages 12 et 13 du dernier rapport annuel, est : « Que l’accessibilité universelle (AU) soit! »
Organisée par AlterGo Expertise, cette rencontre avait pour but de permettre aux organismes membres de s’approprier le STS, dont un des objectifs est d’amener les organisations, les élus et le grand public à connaître, comprendre, contribuer et porter l’accessibilité universelle. D’entrée de jeu, un premier exercice a permis à chacun des organismes présents de déterminer à quelle étape de la démarche il se situe.
AlterGo continuera au cours des prochains mois à discuter du schéma de transformation sociale (STS) avec les organismes membres, l’objectif étant d’en proposer l’adoption lors de la prochaine assemblée annuelle.
Êtes-vous créateur d’accessibilité?
C’est avec cette question que les échanges ont été lancés. Pour que le STS devienne réalité, il faut que les acteurs du milieu des personnes ayant une limitation fonctionnelle y adhèrent et y contribuent. C’est une condition essentielle pour que l’accessibilité universelle soit, partout, pour tous. C’est sans surprise que 99 % des organismes présents ont répondu haut et fort que oui, ils sont des créateurs d’accessibilité!
Les participants ont échangé sur comment les activités de leur organisme contribuent au développement de l’AU et comment ils peuvent aller encore plus loin. Ils ont également eu l’occasion de se prononcer sur la démarche proposée par le STS, afin de l’améliorer pour la rendre plus concrète et plus « accessible », tant pour leurs clientèles que pour la population en général.
Des réactions…
Plusieurs participants ont exprimé comment ils voient la conciliation entre leur rôle et la concrétisation du STS. Les objectifs du schéma de transformation sociale sont de porter l’accessibilité universelle, ce qui permet de réunir un public plus large que les personnes handicapées, et c’est rassembleur : « Travailler à l’AU, c’est travailler pour tous. Parce qu’une rampe d’accès ajoutée à un édifice sert autant à une personne en fauteuil roulant qu’à une famille avec une poussette ou encore à une personne aînée », déclare Camille Leclerc, coordonnatrice du Service-conseil en accessibilité chez Kéroul.
Il existe déjà des actions concrètes porteuses d’AU. Par exemple, dans les Bibliothèques de Montréal qui ont à cœur d’être inclusives et accessibles à tous. Cette préoccupation les a d’ailleurs amenées à déclarer le mois d’octobre, le Mois de l’accessibilité universelle dans les bibliothèques de Montréal. « Cet événement s’inscrit dans plusieurs axes d’intervention du STS : sensibilisation et promotion de l’AU, formation du personnel pour qu’ils se l’approprient, accompagnement des bibliothèques dans leurs démarches d’accessibilité et nous faisons du réseautage aussi, comme le prouve notre présence aujourd’hui », explique Delphine Guibourgé, bibliothécaire et porteuse du dossier de l’accessibilité universelle à la direction des bibliothèques de la Ville de Montréal.
« À l’Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs (AQEPA) Montréal Régional, on dénote aussi des changements dans la compréhension de l’AU. Au départ, dans la communauté sourde, le signe utilisé pour « universelle » dans la Langue des signes québécoise (LSQ) était celui du mot « univers ». Maintenant, on utilise le signe « tout le monde pareil » », ajoute la directrice générale Marie-Josée Richard.
La directrice d’AlterGo, Monique Lefebvre, va plus loin en ajoutant que les organismes verront leur expertise s’amplifier. Ils pourront accompagner une institution, une municipalité ou un centre sportif dans sa démarche d’accessibilité universelle : élaboration de plan d’action, aide à la recherche d’interprète, formation des accompagnateurs, etc. « Les organismes dédiés aux personnes ayant des limitations fonctionnelles aideront à mettre en place l’AU plutôt que de palier aux manques d’accessibilité pour leur clientèle. Ça, c’est de la transformation sociale! »
La suite de la démarche
À la suite de ces échanges, un constat se dégage : les organismes adhèrent volontiers au STS. Cependant, ils ont besoin d’accompagnement pour bien se l’approprier et le présenter aux conseils d’administration, pour l’intégrer dans leurs plans d’action et devenir réellement des porteurs de l’AU.
Le message a été reçu et l’équipe d’AlterGo réfléchit déjà aux prochaines activités auxquelles les organismes membres seront conviés à cet effet.
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