En collaboration avec le Comité régional pour l’autisme et la déficience intellectuelle (CRADI), AlterGo a récemment fait parvenir une lettre au premier ministre et à différents élus provinciaux et municipaux, concernant les besoins urgents dans les camps de jour pour les jeunes ayant un handicap et leurs proches et l’importance d’agir.
Depuis l’envoi de cette lettre, le gouvernement a annoncé que les camps de jour pourront ouvrir le 22 juin. Nous nous réjouissons de cette annonce, puisque ce service est non seulement un moyen pour ces personnes d’accéder au loisir, mais représente une offre essentielle pour soutenir les proches et les familles des personnes ayant une limitation fonctionnelle, qui sont frappées de plein fouet par la crise que nous vivons. Présentement, ces familles sont confinées depuis le début de la pandémie et sont à bout de souffle. Elles ne reçoivent presque plus de services et vivent dans l’incertitude face à la capacité d’accueil des camps de jour.
Le temps file et les organisations s’inquiètent. À Montréal, ce sont 22 organismes qui offrent des camps de jour spécialisés et 89 organisations régulières qui proposent des services d’accompagnement à des participants ayant un handicap. En 2012, l’Office des personnes handicapées du Québec estimait à 3 485 le nombre d’enfants montréalais ayant une incapacité grave à très grave. Ce sont autant de familles qui se retrouvent isolées et démunies face à l’incertitude qui règne.
Cet été, les organismes seront soumis à des protocoles très stricts et les besoins pour respecter ces protocoles sont nombreux. D’abord, pour respecter les consignes sanitaires, il faudra multiplier le nombre de locaux. Il devient ainsi primordial que les Centres de services scolaires, la Ville de Montréal et tous les partenaires mettent à disponibilité le plus de locaux possible pour les camps de jour à un prix abordable, et y priorisent l’accès aux jeunes les plus vulnérables.
De plus, dû à la pénurie du matériel, les organismes n’ont pas accès facilement aux équipements de protection individuels nécessaires et recommandés. Le Service régional du réseau de la Santé et des Services sociaux de Montréal doit s’assurer de fournir ces équipements en quantité suffisante, ainsi que le matériel et les ressources humaines nécessaires pour désinfecter les locaux pendant la réalisation des activités.
Ensuite, pour respecter les ratios d’encadrement établis par les autorités sanitaires, les camps de jour auront besoin de multiplier les embauches. Nous saluons l’appel du gouvernement, qui a incité les jeunes à travailler dans les camps de jour cet été. Nous réaffirmons l’importance de trouver du nouveau personnel et incitons toutes les personnes ayant déjà été intervenants avec les personnes ayant une limitation fonctionnelle à s’impliquer.
Nous souhaitons lancer un appel à la mobilisation. Pour que les enfants vivant avec une limitation fonctionnelle puissent participer à un camp de jour cet été, nous aurons besoin de chacun d’entre vous. Ces jeunes ont le droit de participer à des activités de loisir et de profiter, eux aussi, de l’été. Nous devons laisser tomber certains cadres établis pour trouver des solutions, nous devons être créatifs. Il est primordial de travailler à un arrimage entre les organismes communautaires, les ministères et les autorités concernées pour faciliter l’implantation des mesures nécessaires à la dispensation de ce service plus qu’important pour des milliers de familles de Montréal. La cohésion et la collaboration sont les clés du succès de la réalisation des programmations des camps de jour de cet été.
Nous sommes convaincus que si nous travaillons ensemble, nous parviendrons à offrir les services nécessaires au bon développement de nos jeunes et à la qualité de vie de leurs proches. Alors, ne baissons pas les bras et continuons à nous concerter et à rêver collectivement, notre communauté est capable de faire de grandes choses si nous travaillons ensemble dans le même sens.
Elsa Lavigne
Directrice générale