Une définition plus englobante de l’incapacité au fédéral

Un plus grand nombre de Canadiens sont reconnus comme ayant une incapacité dans les statistiques fédérales.

Selon des données récemment publiées de l’« Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) 2017 », la prévalence de l’incapacité au pays atteint 22,3 %. Ce pourcentage équivaut à plus de 6 millions de personnes de 15 ans et plus. Dans la Belle province, la prévalence se situe à 16,1 %, ce qui représente plus d’un million de Québécois.

Ces données surprennent, puisque l’ECI 2012 faisait état de prévalences nationale (13,7 %) et québécoise (9,6 %) moins élevées. Cela représentait environ 3,8 millions de Canadiens et environ 617 000 Québécois de 15 ans et plus.

Pour mener l’ECI, Statistique Canada compile les réponses des citoyens ayant déclaré une incapacité lors du dernier recensement. En 2017, cette compilation a été élargie afin d’englober des incapacités qui ne faisaient pas partie de l’enquête en 2012, comme certaines formes moins visibles, dont les incapacités liées à la douleur, à la mémoire, à l’apprentissage, au développement ou à la santé mentale.

Ainsi, les types d’incapacité les plus répandus en 2017 sont celles liées à la douleur, à la flexibilité et à la mobilité. Sur 10 personnes ayant déclaré avoir une incapacité, 4 en ont déclaré une grave (19 %) ou très grave (21 %).

Par ailleurs, la prévalence de l’incapacité est plus faible au Québec que dans l’ensemble du pays (22,3 %). D’après l’Office des personnes handicapées du Québec, cela s’expliquerait par le fait que les francophones du Canada, comparativement aux anglophones, auraient tendance à moins déclarer les incapacités légères.

En raison de leurs méthodologies différentes, il n’est « ni possible ni recommandé » de comparer les résultats de l’ECI 2017 à ceux de l’ECI 2012, prévient Statistique Canada.

« Tout de même, il est intéressant de voir que les statisticiens fédéraux adoptent une définition plus englobante de l’incapacité », relève Elsa Lavigne, directrice générale d’AlterGo.

« Dans l’Enquête québécoise sur les limitations d’activités, les maladies chroniques et le vieillissement 2010-2011 (EQLAV), un Québécois sur trois, soit 33 %, disait avoir une incapacité. Nous nous réjouissons du fait que Statistique Canada élargisse sa définition de l’incapacité. Ceci permet d’avoir des statistiques qui sont plus représentatives de ce que vivent les Canadiens. Ceci met aussi en lumière l’importance d’agir en accessibilité universelle pour répondre aux besoins de toute la population », continue Mme Lavigne.

Par « incapacité », Statistique Canada entend une « difficulté ou un problème causé par une condition ou un état de santé à long terme », mais aussi le fait d’être limité dans ses activités. L’ECI 2017 divise l’incapacité en 11 types : douleur, flexibilité, mobilité, santé mentale, apprentissage, vision, audition, dextérité, mémoire, développement et indéterminée.

Sur la photo : Une femme en fauteuil roulant exécute des mouvements devant des personnes ayant une limitation fonctionnelle. (Photo : archives)